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Touchée par la foudre, elle en sort indemne
TÉMOIGNAGE Cette année, il y a davantage d’orages que les années précédentes. Et certains peuvent être très dangereux. Une Romande raconte la frayeur de sa vie.
Le 21 mai dernier, la foudre a frappé plus de 220 fois en quarante minutes entre Morges et Lavaux. Lausanne n’a pas été épargnée. Ni le petit jardin de Barbara Bonvin (photo P. Martin), niché dans la colline du Valentin, au centre de la capitale vaudoise. Cette infirmière du CHUV a eu ce soir-là la frayeur de sa vie.
Aujourd’hui, elle raconte, entre rires et larmes, «car les gens rient, forcément, c’est un truc tellement incroyable». La soirée avait bien commencé. La jeune femme rentre du travail et se met sur son balcon pour admirer les éclairs au-dessus de la cathédrale. Le ciel est plombé, le tonnerre éclate un peu partout, la pluie tambourine sur les toits. L’occasion d’offrir une douche à son pot de basilic. «J’ai pris le pot qui était sur le balcon, ai descendu les quelques marches qui me séparent du jardin, et là, vvvvzzzzh! Un éclair, un bruit énorme en même temps, et moi qui lâche mon pot! J’ai eu tout à coup la peau très chaude. J’étais complètement sonnée. Ça a duré une fraction de seconde.»
Que s’est-il passé?
Ce n’est que plus tard que la jeune femme se rend compte qu’elle a reçu une solide décharge. «J’ai pris mon pouls, j’avais l’impression d’avoir été grillée. Mais rien à voir avec les décharges que l’on reçoit quand on touche un fil électrique.» Barbara Bonvin s’en tire sans une égratignure mais avec une angoisse nouvelle face à l’orage. Et une bonne dose d’interrogations: «Je ne sais pas ce qui m’est exactement arrivé. Je pensais que la foudre tombait sur les endroits surélevés, les arbres ou les maisons. Je connais les règles de précaution en montagne, mais je ne pensais pas que mettre un basilic dans son jardin au milieu de la ville était une situation à risque!» Le basilic, lui, est décédé. Le lendemain du coup de foudre, il avait viré au brun gris.
Qu’est-il donc arrivé à Barbara ce soir-là, un peu avant 20?h? Selon Pierre Zweiacker, physicien au laboratoire de réseaux électriques de l’EPFL, l’éclair n’est probablement pas passé loin: «Il est vraisemblable que la personne ait été touchée par une ramification de l’éclair. Celui-ci est constitué de multiples filaments, pas forcément visibles à l’œil nu, qui sont bien moins chargés en électricité. L’éclair tombe dans l’arbre ou sur le paratonnerre, tandis que les filaments atteignent le sol et s’écoulent dans la terre.»
Les admissions au CHUV de personnes frappées par la foudre sont rares. Les blessures vont des brûlures (externes et internes) jusqu’à l’arrêt cardiaque en passant par la perte de connaissance.
Prévisions électriques
Côté météo, les prévisions pour la semaine restent électriques. Des averses orageuses sont prévues jusqu’en fin de semaine. Normal à la veille de l’été? «Cette année, il y a davantage d’orages que les années précédentes car l’humidité est plus importante, concède Frédéric Glassey, météorologue à Météonews, mais il n’y a rien d’exceptionnel. D’ailleurs, les mois de mai et juin – et non juillet et août, contrairement aux idées reçues – sont généralement les mois les plus orageux.»
Source:
http://24heures.ch/pages/home/24_heures/l_actu/vaud/detail_vaud/(contenu)/91206